Une traversée héroïque.....

Le 15 mai 2008, je quittais Saint Martin, dans les Antilles, pour rallier Saint Martin de Ré avec un tout petit bateau à moteur de .......6,50m de long. Et en 31 jours de navigation étalés sur deux mois, j'ai traversé en compagnie de deux équipiers différents le grand océan. Ce ne fut pas tous les jours simples, parfois même un peu scabreux, mais voilà, cela a été fait. Et c'est une première historique sur les pas de l'illustre peintre de marine Marin Marie. Le bateau était d'ailleurs appelé "Spirit of Arielle" en hommage à ce grand marin et écrivain qui a traversé entre New York et Le Havre au moteur en 1936 et dont le bateau s'appelait "Arielle".
Loin d'une aventure personnelle et anecdotique, je la voulais comme le préalable à un projet plus ambitieux qui est le lancement d'une course transatlantique entre les deux mêmes points avec la volonté d'offrir aux intervenants du nautisme et de la pêche un  terrain d'expérimentation en grandeur réelle pour tenter de mettre au point de nouvelles technologies en vue de réduire la consommation des moteurs marins, et pourquoi pas déboucher sur des modes alternatifs de propulsion.
Le voyage proprement dit a commencé le 15 mai en quittant Saint Martin dans un concert de cornes de brume et accompagné par la vedette de la SNSM. Direction les Bermudes à 850 miles, alors accompagné de Patrick Brachet, un ami médecin. Arrivée 6,5 jours après à Hamilton, la capitale des Bermudes où malheureusement Patrick doit subir des soins, ayant une sciatique. Puis départ pour les Açores. La plus longue traversée jamais réalisée par un aussi petit bateau (1.850 miles), tout au moteur, et en autonomie complète. Sur les 1300 litres embarqués dans les réservoirs du bateau, 1200 furent utilisés, avec quand même un petit stress à l'arrivée. La traversée se déroula sans incidents, même si la mer fut très loin d'être plate, avec parfois 5 à 6 m de creux, jusqu'à force 8 Beaufort. Heureusement, dans le bon sens. Les seuls problèmes rencontrés furent dus au pilote qui, en panne, nous força à barrer 24h/24h.
Aux Açores, Patrick trop malade, ayant même maigri de 6 kg, regagna la France tandis que 15 jours plus tard, Alain le remplaça. Toujours sans pilote, nous arrivâmes finalement le 14 juillet devant l'île de Ré. La Fête Nationale nous obligea à mouiller pour attendre le lendemain et rentrer dans le port de Saint Martin, notre destination finale et où nous attendait un accueil triomphal.
Une aventure saluée par la presse du monde entier, mais en même temps, seulement la première marche vers ce projet un peu pharaonique de lancer une sorte de challenge pour offrir un terrain médiatique aux professionnels des secteurs concernés. Le sujet étant médiatique, cela devrait amener des sponsors, donc des budgets qui permettront aux architectes, aux chantiers, aux constructeurs, aux pétroliers, aux motoristes, etc, de financer des études dont nous profiteront tous. Mais ce qui motivera ces intervenants, c'est évidemment les individus qui viendront, porteurs d'un projet, les rencontrer. C'est à eux que s'adresse ce blog que je souhaite très actif.
C'est aussi ma manière de participer à la grande aventure de l'humanité et du progrès.
Yves KINARD
Architecte naval
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